Peut-être êtes-vous tombés, comme moi, sur l'émission Enquête de Santé qui a été diffusée mardi 31 janvier? Le thème était "Les nouveaux poisons de notre quotidien", j'ai nommé les perturbateurs endocriniens (définition et effets en fin d'article).
Bon, soyons francs, l'émission était assez anxiogène étant donné qu'il s'agissait d'un état des lieux des situations et des personnes touchées de près par le problème... mais si vous voulez être bien informés, ça peut être intéressant (cliquez sur l'image ci-dessous, le replay est accessible tout le mois de février).
Pour ceux qui craignent pour leur moral, je vais vous faire un résumé, et en prime, je vous ajoute les solutions, puisque l'émission n'en donnait pas tant que ça... Mais d'ores et déjà, je vous le dis: le mode de vie Zéro Déchet est la clé!
Voici les perturbateurs endocriniens passés en revue et les solutions :
• les PCB: j'en ai déjà parlé dans cet article. Ils sont cancérigènes.
➠ solution: limiter votre consommation de produits animaux, notamment si vous avez
un doute sur l'environnement (sol, eau) dans lequel les animaux ont
grandi et par lequel ils ont été nourris.
• les pesticides dans l'environnement et dans les aliments: les zones viticoles sont particulièrement contaminées, comme l'ont montré les analyses des cheveux des riverains.
➠ solution: manger bio. Certains diront que c'est un budget: oui, mais c'est surtout
le prix de la qualité, et avant tout une question de priorité. Notez
qu'en achetant en vrac, l'économie réalisée avoisine les 15%, ce qui
limite le surcoût. De même, préférez les circuits les plus courts. Et puis, surtout, il s'agit de revenir aux essentiels: l'idée n'est pas de transposer sa junk food en version bio!
• les pesticides dans l'eau de forage: cette dernière collecte des pesticides à plusieurs milliers de kilomètres de leur lieu d'utilisation, en cheminant sous les terrains agricoles.
➠ solution: ne pas s'en servir pour arroser ses légumes (seulement ses haies ou plantes ornementales, voire son gazon). Une alternative intéressante est de collecter son eau de pluie, un peu moins chargée en molécules toxiques, quoique probablement pas totalement exempte de polluants atmosphériques mais c'est peut-être un moindre mal...
• les pesticides et autres polluants dans l'eau du réseau: celle-ci n'est malheureusement pas dépourvue de certaines de ces molécules, selon votre lieu de résidence bien sûr. Pour savoir ce qu'il en est chez vous, sachez que vous pouvez avoir accès aux analyses de votre commune en allant sur ce site. Chez nous, les bulletins révèlent souvent la présence de nitrates et de sulfates...
➠ solution: le plus simple est encore de filtrer son eau du robinet grâce à ce système autonome. Il serait dommage de se rabattre sur l'eau en bouteille, peu économique, et qui contient probablement diverses molécules issues du contenant en plastique... (sans compter les packs à transporter puis à jeter).
• le triphenyl phosphate dans les vernis (et autres molécules toxiques)
La molécule passe dans le sang dans les 14h qui suivent la pose du vernis et perturbe le système hormonal.
➠ solution: s'en passer et d'autant plus qu'on est une femme enceinte ou un enfant/adolescent! Béa Johnson applique en substitut une petite préparation à base de cire d'abeille pour les faire briller...
• les muscs de synthèse et phtalates dans les parfums
Ils passent là aussi dans le sang assez rapidement.
➠ solution: s'en passer (un déodorant comme le bicarbonate supprime généralement la nécessité de se parfumer pour camoufler une odeur de transpiration) ou le remplacer par une petite goutte d'huile essentielle (après avoir vérifié qu'elle soit compatible avec la peau et avec son état de santé, bien sûr!).
• le bisphénol et phtalates dans les conserves, biberons et autres objets en plastique: ces molécules posent problème au niveau de la thyroïde et le reproduction.
➠ solution pour les biberons: passer au biberon en verre ou, si vous craigniez la casse, en inox. L'article complet sur le sujet est ici. On en trouve à présent de plus en plus facilement (ici par exemple). Bien sûr, le métal est incompatible avec le micro-onde: il faudra le faire chauffer au bain-marie ou en ajoutant une part bien calculée d'eau bouillante à l'eau à température ambiante (et vérifier!).
➠ solution pour les aliments emballés dans du plastique: cesser de les acheter! Il suffit d'acheter en vrac au moyen de sacs en tissu lavables, de bocaux/tuppers en verre (au rayon coupe) et de bouteilles en verre pour les liquides. On stocke ensuite les denrées sèches dans des bocaux en verre type Le Parfait. Pour les conserves, on fait un point sur les quelques ingrédients dont on a besoin pour passer l'hiver et on fait ses propres réserves à l'aide de conserves maison, de congélation ou de lactofermentation.
➠ solution pour les tuppers: passer aux tuppers en verre qu'on trouve maintenant dans toutes les grandes surfaces. Il est particulièrement important de ne pas utiliser de plastique lorsqu'on veut stocker un aliment gras et/ou chaud: cela augmente la migration des molécules du plastique vers l'aliment.
➠ solution pour les jouets: acheter des alternatives en bois, acheter d'occasion et aérer!
• les tampons et serviettes féminines:
Les molécules toxiques sont nombreuses, et elles sont en contact avec des muqueuses!
➠ solution: on passe à la coupe menstruelle, aux protections lavables ou carrément au flux instinctif!
• les couches jetables:
C'est le même constat que pour les serviettes hygiéniques.
➠ solution: les couches lavables. Mon expérience est ici et celle de Fitness bien-être est ici. Si on est courageuse, on peut tenter l'hygiène naturel infantile.
• les retardateurs de flamme sur les meubles/vêtements et autres traitements: ces molécules polybromées ont une incidence sur le quotient intellectuel des enfants, notamment en cas d'exposition lors de la grossesse.
➠ solution: aérer sa maison tous les jours, et acheter ses vêtements d'occasion (j'en parle ici et là).
• le triclosan dans le dentifrice: perturbe la thyroïde et affecte la tonicité cardiaque.
➠ solution: passer aux alternatives Zéro déchet décrites dans cet article.
• les parabènes dans les déodorants et les cosmétiques (ou autres molécules comme le méthylisothiazolinone qui a remplacé les parabènes):
➠ solution: bien lire les étiquettes (article pour y arriver ici) puis remplacer tous ses cosmétiques par des alternatives naturelles et sans déchet: le bicarbonate comme déodorant, l'eau et une huile végétale comme crème hydratante, un bon savon saponifié à froid pour l'hygiène du corps...
Et comment se débarrasser des molécules toxiques accumulées dans son organisme?
La plupart des perturbateurs endocriniens s'accumulent dans les graisses (le taux de PCB se mesure en pg/g de lipides). Or, un problème important de nos sociétés modernes repose sur l'absence de circulation des graisses fluides dans le corps, et la stagnation, à l'inverse, des graisses épaisses. Cette fonction de circulation et donc de nettoyage a diminué très fortement en raison de notre mode de vie sédentaire, de notre alimentation raffinée, de nos vêtements chauds, du stress...
➠ solution: une méthode simple et peu onéreuse permet de relancer la circulation de ces graisses afin d'éliminer les toxiques qu'elles ont accumulés : les bains dérivatifs. Je reviendrai en parler plus en détail mais les plus curieux peuvent commencer par lire les explications sur le site ou dans les livres de France Guillain (Le bain dérivatif ou La méthode), l'auteure qui a popularisé la méthode, ou visionner les vidéos de Sirène bio.
Notez tout de même que cette méthode ne permet pas d'éliminer tous les effets des perturbateurs endocriniens: certains, comme le distilbène, ont des effets sur plusieurs générations non pas en raison de leur persistance mais en raison des effets épigénétiques qu'ils ont provoqué et qui, eux, se transmettent d'une génération à l'autre.
Un point sur les perturbateurs endocriniens:
Ce sont des molécules issues de notre environnement, souvent d'origine chimique mais pas uniquement, qui interfèrent avec notre système hormonal interne.
En mimant certaines hormones naturelles ou en modifiant/empêchant leur action, les perturbateurs endocriniens viennent mettre la pagaille dans la régulation de plusieurs organes-clés comme l'hypophyse, la thyroïde, le pancréas, les ovaires ou les testicules, ceux-ci ayant eux-mêmes un impact sur l'ensemble du corps et du comportement.
Parmi les effets de ces perturbateurs, on trouve: l'infertilité, certains cancers, les malformations génitales, le diabète, l’obésité, les maladies neurologiques et les problèmes de développement psychomoteur.
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